Absences
Soudain le manque, l’encre absente. La césure est nette, le plus souvent. Nulle trace de gomme, nulle réserve. Place au rien. Néant. Ou espace ?
Ou l’espace comme signe ?
Blanc sur noir. Lacune dans le graphisme. Reste, beau reste, le dessin, cosa mentale. Car la phrase poursuit son chemin dérobé au regard. Un trait, elle surgit à nouveau, plus loin, plus tard. Je griffe le papier, j’embrouille. Noir sur blanc.
Tu doutes : perte de contrôle – l’esprit s’égare, le regard se perd et la main ne suit plus – ou ellipse – le geste mort-né a été pensé, la rupture préméditée, les vides anticipés pour tenir le tout.
Mystère et bout de gomme. L’œil joue sa partie. La perception est troublée, elle cherche à se fixer. Combler les manques selon les indices déposés en amont ou les lire associés dans une ligne, écriture blanche, héroïne de la page ? Choisis !
Je n’attends pas, la peinture m’appelle, j’imagine la couleur.
Nicole Guidi
Marseille – Septembre 2017
Lacunes dans l'écriture. Néant. Ou espace ? Ou l'espace comme signe ?